Toutes les informations touristiques ci-dessous sont extraites du roadbook "les Ibériques" Tome 2 : Les Monts Universels.

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Souvent décrit comme un des plus beaux villages d’Espagne, Albarracin prend pourtant tout son temps avant de dévoiler ses charmes : la route départementale qui arrive depuis Teruel longe pendant 2 Kms quelques maisons sans style, des scieries, une station-service…, avant que la vieille ville perchée sur un éperon rocheux, n’apparaisse soudain au détour d’un virage.

Si le site lui-même, protégé par une boucle du rio Guadalaviar, est tout simplement remarquable, c’est la manière dont la ville a été bâtie qui lui procure son style et son apparence unique. Les maisons des XVème au XVIIIème siècles paraissent se fondre dans la roche, tandis que l’enduit rougeâtre dont elles sont couvertes donne à l’ensemble des teintes chatoyantes qui varient selon les heures de la journée. En y rajoutant les quelques monuments emblématiques comme la cathédrale, le palais épiscopal, le château ou l’impressionnante ceinture de remparts qui monte à l’assaut de la colline côté nord, il devient soudain facile de souscrire à l’idée qu’il s’agit peut-être vraiment du plus beau village d’Espagne…

Que voir à Albarracin ?

Se perdre dans les ruelles de la vieille ville !

Sans aucun doute la meilleure manière de découvrir les trésors de la cité : maisons roses ou rouges aux formes variées, monuments incontournables et surtout un réseau de ruelles tortueuses qui vous ramèneront invariablement à la Plaza Mayor…Simples habitations de paysans ou riches demeures seigneuriales, les maisons d’Albarracin obéissent toutes à la même structure avec un rez-de-chaussée en pierre de taille et un encorbellement aux étages supérieurs. De nombreux blasons enrichissent les façades et même les heurtoirs des lourdes portes possèdent souvent une forme originale et sophistiquée. Les galeries avec balcons, parfois présentes au dernier étage, sont uniques en Aragon et participent à l’originalité architecturale de la ville. Quant à la teinte rosée des crépis, pas de coquetterie : elle est simplement due aux argiles riches en minerai de fer, très présents dans les environs.

Parmi les passages obligés votre promenade, ne manquez pas la Casa de la Julianeta, aux formes originales, coincée à la jonction de deux ruelles face au Portal de La Molina. Juste à côté, au 16 Calle Portal de Molina, la Casa-Museo de los Perez de Toyuela représente probablement l’archétype de la maison seigneuriale d’Albarracin : datant du XVIIème siècle, elle possède un portail doté d’un superbe arc en plein cintre, des balcons en bois, des ferronneries aux fenêtres et un superbe blason très bien conservé. Faisant office de musée, il s’agit de surcroit de la seule maison, avec meubles d’époque, qui puisse se visiter (Visite uniquement sur RDV. Tarif : 3 € ou 7.5 € dans le cadre de la visite guidée de la ville qui inclut la visite de la Casa-Museo. Renseignements auprès de Andador Visitas Guiadas : www.elandadoralbarracin.es ou +34 978 700 381). La Calle Azagra quant à elle héberge plusieurs demeures nobiliaires comme la Casa Azul (la maison bleue) ou Casa de Los Navarro Arzuriaga, du XVIIème siècle avec sa superbe façade dotée d’arcs en plein cintre, de ferronneries et des armoiries de la famille. Presque en face, au débouché de la Calle del Chorro, la Casa de la Covacha est un bon exemple d’architecture populaire avec de solides pierres de taille et une petite façade enrichie d’un blason. Un peu plus bas la Casa de La Brigaderia, aujourd’hui l’hôtel Albarracin***, présente une façade du XVIème siècle alors que les immenses murs posés sur la roche côté rio Guadalaviar sont issus d’une extension du XVIIIème siècle. En dehors de ces quelques exemples, la Calle de Santiago comme la Calle del Postigo possèdent elles aussi toute une collection de demeures tout à fait emblématiques de la cité.

Pour compléter la visite de la cité, accordez-vous une promenade nocturne, surtout hors-saison. Après la fermeture des bars et restaurants, quand il ne subsiste plus que le silence et la lumière (très) tamisée de l’éclairage public, Albarracin retrouve soudain une atmosphère moyenâgeuse avec ses ruelles sombres où la moindre ombre apparaît presque inquiétante : l’occasion de profiter d’un voyage hors du temps au cœur d’un village unique et sans pareil.

La Plaza Mayor et la Calle de la Catedral 

La Plaza Mayor* : Passage incontournable et lieu idéal pour profiter des terrasses à la belle saison ou pour y dîner, elle représente l’essence de la ville. Construite au XIVème siècle, elle accueille la mairie côté est et quelques-unes des plus belles maisons d’Albarracin. La Casa Consistorial se reconnaît à ses accueillantes galeries à arcades et son blason portant les armes de la ville sur la façade. Côté précipice, elle possède des murs vertigineux conçus comme partie intégrante des murailles de la cité. Edifiée en même temps que la place, cette mairie a été profondément modifiée au XVIème pour lui donner son aspect actuel, puis au XVIIème pour accueillir une prison dans ses sous-sols.

La Calle de la Catedral** : Autrefois rue principale d’Albarracin, elle donne accès à deux des monuments les plus importants d’Albarracin, la cathédrale et le palais épiscopal.

La Catedral de San Salvador* : (Tarif 4 €. Accès uniquement dans la cadre d’une visite guidée. Renseignements : +34 978 704 035 ou www.fundacionsantamariadealbarracin.com ) Edifice gothico-Renaissance du XVIème siècle, elle se distingue par sa grande hauteur qui tranche avec les constructions adjacentes. Sa tour, couronnée d’une toiture aux tuiles colorées, contient à sa base quelques pierres tombales et divers objets romains récupérés dans la ville et utilisés ici comme éléments décoratifs. A l’intérieur, de belles voûtes étoilées attribuées à l’architecte français Pierre Vedel dirigent le regard vers le remarquable retable principal du XVIème siècle dédié à la transfiguration du Christ. D’autres beaux retables, dont certains du XVIème siècle, sont visibles dans les chapelles latérales.

Le Palacio Episcopal* (entrée : 3.5 €. Ouvert du lundi au dimanche de 10h30 à 13h et de 16h à 18h30) Contigu à la cathédrale, ce palais du XVIIème siècle abrite le musée diocésain riche de différentes pièces d’orfèvrerie et surtout de sept superbes tapisseries flamandes du XVIème siècle. La visite permet aussi de découvrir l’ensemble des pièces du palais et de s’imprégner du riche mode de vie des évêques de l’époque.

Toujours dans la même rue et presqu’en face du palais, on ne peut qu’admirer la façade de la Casa de Los Monterde avec son beau bouclier héraldique, ses ferronneries aux fenêtres et son intéressante tour-lucarne qui illumine l’escalier. Pour terminer, ne manquez pas le point de vue aménagé** en surplomb de la falaise : il délivre assurément un des plus beaux panoramas sur la ville.

 

La pointe sud **: berceau initial de la cité, elle concentre un nombre important de monuments, pour la plupart très anciens. Située au bout de la falaise, la Torre Blanca* ou Torre de Doña Blanca (Tarif 1.7 €. Horaires variables selon les expositions. Se renseigner à l’office de tourisme) est une puissante tour carrée bâtie au XIIIème siècle et intégrée au système défensif de la ville. Transformé en bibliothèque du couvent dominicain dès le XVIIème siècle, elle sert aujourd’hui de salle d’exposition. Haute de 18 mètres, elle procure une vue splendide sur la ville depuis sa terrasse supérieure. Juste à côté l’Iglesia de Santa Maria* est une œuvre du XVIème siècle conçue par l’architecte français Pierre Vedel. D’aspect austère à l’extérieur, elle se distingue cependant par une décoration mudéjare sur la façade, bien que peu originale. Sa galerie d’arc sous les toits est tout à fait typique des constructions aragonaises de l’époque. L’intérieur est plus spectaculaire avec de superbes voûtes étoilées, de nombreux plâtres décoratifs et de remarquables retables du XVIème siècle, que ce soit derrière l’autel ou dans les chapelles secondaires. Aujourd’hui désacralisée, elle sert d’auditorium et accueille régulièrement des concerts. En empruntant la Calle de San Juan pour retourner vers la Plaza Mayor, ne manquez pas l’ancien hôpital du XVIIIème siècle, aujourd’hui musée municipal « Martin Almagro » dont vous remarquerez l’imposant bouclier au centre de la façade et la typique tour-lanterneau. Il présente essentiellement des collections archéologiques provenant des fouilles du château. (Tarif : 3.5 € du lundi au dimanche de 10h30 à 13h et de 16h à 18h30). Presqu’en face, l’Ermita de San Juan est un élégant édifice baroque du XVIIIème siècle construit à base de petites pierres maçonnées complétées de solides pierres de taille dans les angles.

La légende de Doña Blanca : Doña Blanca, sœur cadette d’un roi d’Aragon était une princesse à la beauté éblouissante, au point que la femme du roi en prit ombrage et chercha par tous les moyens à l’éloigner du palais. Avertie par quelques nobles des menaces qui pesait sur elle, elle fut invitée à se réfugier en Castille pour y être en sécurité. Accueillie avec enthousiasme lors de son passage à Albarracin, elle s’installa dans la tour sud du village. Quand après quelques semaines son cortège rebroussa chemin vers l’Aragon, les habitants constatèrent qu’elle avait disparu. Beaucoup se dirent qu’elle était morte de chagrin et enterrée dans les murs de la tour, mais aucun corps ni sépulture ne fut jamais retrouvé. Depuis, la légende raconte que chaque nuit de pleine lune lorsque l’église de Santa Maria sonne les 12 coups de minuit, on peut voir la figure d’une femme descendre se baigner dans le Rio Guadalaviar : c’est l’esprit de Doña Blanca qui erre tristement dans la ville qui l’a vue disparaitre.