Quels obstacles ?
Sur piste sèche, 90% des pistes peuvent être considérées comme faciles. De la même façon qu'au Maghreb on croisait il y a peu encore de nombreuses 404 Peugeot (2 roues motrices !) sur les pistes, on rencontre plus ou moins régulièrement en Espagne des agriculteurs circulant au volant de simples Kangoos ou autres Peugeot Partner...véhicules qui restent cependant au garage à la moindre pluie.
Voici donc les quelques obstacles susceptibles d'effrayer les débutants :
1 : les saignées (2ème photo ci-dessus) : les ornières transversales que vous rencontrerez ne sont normalement pas très prononcées et vous poseront aucun problème en passant au pas. A l'inverse, à grande vitesse, elles sont susceptibles de vous envoyer en tonneaux !
2 : Les dos d'âne : Créés par l'homme dans les zones de pente pour faciliter l'évacuation des eaux sur le côté de la piste, ils peuvent s'avérer assez proéminents. Comme pour les saignées, rien de difficile en passant au pas, mais un risque de tonneaux si on les aborde à grande vitesse !
3 : les ravinements (photo à droite dans le chapitre précédent) : creusés par de simples ruisselets, ils sont en général étroits mais parfois très profonds. S'ils se chevauchent la plupart du temps facilement, ils coupent parfois les pistes par une diagonale nécessitant de repérer l'endroit où ils sont les moins prononcés pour les franchir à cet endroit. L'exercice nécessite parfois un peu de précision.
4 : les marches : Il n'y a pas de pistes trialisantes dans nos roadbooks 4x4. Comme pour les obstacles précédents, les quelques petites marches présentes sur nos itinéraires ne posent aucune difficulté à petite vitesse.
5 : les pistes caillouteuses (3ème photo ci-dessus) : souvent perçues comme effrayantes par les débutants, celles présentes sur nos itinéraires ne nécessitent que patience et discipline pour être franchies sans difficulté à petite vitesse..sous réserve d'avoir des pneus en bon état et suffisamment gonflés. Attention cependant à ne pas se faire surprendre dans les descentes jonchées de pierres car l'ABS a tendance à surréagir sur les chaussées très irrégulières pouvant rendre le freinage difficile !
6 : les gués : ceux que vous rencontrerez dans nos roadbooks seront la plupart du temps à sec l'été. A l'inverse, c'est souvent au printemps que les niveaux d'eau sont les plus élevés. Dans ce cas, évitez de les franchir si l'eau est boueuse car il est impossible d'en évaluer la profondeur.
Par temps de pluie, des pistes considérées comme faciles peuvent vite devenir compliquées y compris pour les vrais 4x4 !
7 : l'argile humide (4ème photo ci-dessus, prise après une nuit d'orage à la toute fin du mois d'Août) : Contrairement à ce qu'on imagine, ce ne sont pas des terrains dans lesquels les véhicules s'enfoncent, mais des terrains où les véhicules glissent dans tous les sens dès qu'on accélère le rythme, avec des surfaces où le patinage est important et où le train avant décide parfois tout seul de sa trajectoire !
Si les aides électroniques des SUV sont souvent d'une efficacité diabolique en terme de motricité, le manque de puissance de certains véhicules sous-motorisés risque de vous bloquer à la moindre montée en l'absence de boite courte.
Concernant la tenue de cap, 4x4 ou SUV seront soumis à la même enseigne : la seule manière de garder le contrôle de sa trajectoire est de progresser au pas en allant chercher le moindre passage herbeux ou le moindre caillou pour essayer de décoller la gangue d'argile enveloppant rapidement les pneus... le tout sans aller pour autant flirter avec le ravin ou les fossés !
8 : les trous boueux (1ère photo ci-dessus, prise pendant un mois d'Avril particulièrement pluvieux !) : rarissimes pour ne pas dire inexistant en été...sauf en cas d'orage, ils sont la plupart du temps plus effrayants que difficiles, mais il convient de rester méfiant. L'eau boueuse empêche d'apprécier la profondeur réelle de l'obstacle et si l'on manque à la fois de puissance et de garde au sol, le risque de rester bloqué est réel ! la photo ci-dessus illustre parfaitement la trajectoire à suivre : on distingue clairement un Dacia Duster s'apprêtant à passer l'obstacle avec les roues côté gauche sur le sol dur et porteur en bordure de la flaque, tandis que seul le côté droit du véhicule passera dans la boue.
Comment (essayer de) se sortir d'un trou boueux sans assistance et sans matériel ?
La première chose à faire est d'essayer de reculer ! Si votre véhicule a réussi à avancer jusqu'à un point de blocage, cela signifie qu'avant l'arrêt le sol était suffisamment porteur pour arriver jusque-là ! Ne pas hésiter à faire plusieurs manoeuvres d'avant en arrière en utilisant toute la puissance moteur pour parvenir à ses fins.
La deuxième chose à tenter est d'alléger votre véhicule : faites sortir tous vos passagers et si besoin, videz votre coffre. 100kg de moins à déplacer, ça fait vite de grandes différences sur la capacité d'un SUV ou d'un 4x4 à retrouver de la motricité.
3ème chose : si malgré cela vous êtes toujours bloqué, il reste une dernière chose à tenter. Allez ramasser le maximum de cailloux dans les terrains environnants et essayez de les glisser sous les roues : réussir à mettre en mouvement un véhicule sur une dizaine de centimètres suffit souvent à donner l'impulsion décisive qui vous permettra de reculer jusqu'à retrouver un sol porteur. Bien évidemment vous finirez aussi crottés que votre 4x4, mais avec la fierté d'avoir réussi !
Pour se sortir plus facilement d'un plantage la prochaine fois, choisissez d'investir dans une pelle, des plaques et éventuellement une sangle de traction avec ses deux manilles.
Plus de conseils sur les indispensables à prévoir avant de se lancer sur les pistes dans la rubrique "Avant de Partir"