Désert des Bardenas

Toutes les informations touristiques ci-dessous sont extraites du roadbook "les Ibériques" Tome 3 : "De Navarre en Aragon".

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Fort de ses 42 000 hectares, ce parc naturel souvent qualifié de « désert » présente des paysages de badlands uniques en Espagne et même en Europe. Constituées de strates de roches dures (calcaire, gypse et grès) alternant avec des couches de roches tendres (marnes), les terres des Bardenas subissent une forte érosion pluviale et éolienne, engendrant des ravines aussi profondes que spectaculaires, diverses cheminées de fées et des formations ruiniformes liées à la rupture des plaques de grès ou de calcaire.

Comme le reste de la dépression de l’Ebre dont ils font partie intégrante, les Bardenas Reales sont issues de l’effondrement d’un massif montagneux à l’ère tertiaire. Envahie par la mer, la dépression devint un golfe, puis au fil du temps, un ensemble de lacs peu profonds alimentés en sédiments par les cours d’eau descendant des Pyrénées et de la Cordillère Ibérique. Une fois les dernières lagunes asséchées à la fin du quaternaire, les terres constitutives des Bardenas prirent leur aspect actuel avec des sédiments transformés peu à peu en roches par compactage naturel, sans compter divers affleurements salés qui persistent encore aujourd’hui dans les zones les plus basses.

Divisé en trois parties, El Plano au nord, La Blanca au centre et la Negra au sud, le parc naturel présente des aspects assez variés, « La Blanca » étant la zone la plus spectaculaire des trois. C’est par cette dernière que votre roadbook aborde les Bardenas, votre itinéraire se poursuivant ensuite à travers « El Plano ». Quant à la visite de « La Negra », elle fera partie intégrante de la troisième étape menant de Tudela à Zaragoza.

Bien que recevant près de 400 mm de pluie/an, « La Blanca » présente un aspect de désert assez marqué du fait de la conjonction de terres salées et argileuses ne retenant pas l’eau, empêchant le développement de toute végétation significative. L’érosion y est donc particulièrement importante créant des décors aussi étonnants que spectaculaires, spécialement dans la zone de la Pisquera et du Rallon, comme dans celle du Castil de Tierra. Les paysages « d’El Plano » présentent une alternance de décors similaires dans les zones de bas-fond avec des zones couvertes de pins d’Alep et de chênes Kermès au sommet des plateaux. « La Negra », très peu visitée, est similaire à El Plano. On y trouve là encore diverses steppes semi-désertiques et des plateaux boisés ou cultivés. On peut cependant noter qu’à l’extrême sud de celle-ci, à la jonction du plateau des Bardenas avec la vallée de l’Ebre, de profonds ravinements spectaculaires se font jour. Ceux-ci sont accessibles à pied ou à VTT depuis le Santuario de Sancho Abarca ou en voiture le long de la route reliant Fustiñana à Tauste.

Règlementation

Le Parc naturel (très) protégé des Bardenas Reales impose diverses restrictions à la circulation aussi bien pour les piétons et VTT, que pour les véhicules motorisés. Ces restrictions sont de deux sortes :

-Le centre de la Bardena Blanca est occupé par un camp militaire, terrain bien évidemment interdit à toute personne étrangère à l’armée. S’y aventurer même à pied pourrait vous valoir de graves ennuis.

-Le reste des Bardenas est accessible librement aux piétons et aux VTT, y compris en dehors des pistes à deux exceptions près : Il est interdit de traverser les champs cultivés à pied comme à VTT et surtout, toute la zone s’étendant de la Pisquera au Rallon est strictement interdite d’accès entre le 1^er Février et le 15 Septembre pour protéger la nidification des vautours fauves. Les dates précises changent tous les ans, mais le site internet du parc naturel les indique très clairement (www.bardenasreales.es). En dehors de cette période, la circulation des piétons et des VTT dans cette zone, malheureusement la plus spectaculaire des Bardenas, reste limitée aux quelques pistes menant au pied des formations rocheuses et à celle s'infiltrant derrière la Pisquera et le Rallon. L’ascension de ces deux sommets comme les balades au milieu des magnifiques collines ravinées qui les entourent sont interdites toute l’année. Excès de réglementation ou pas, de nombreux randonneurs s’affranchissent des interdictions, en tout cas en dehors de la période de nidification des vautours…mais c’est au risque de subir de grosses amendes.

-Pour les véhicules motorisés, la règlementation est encore plus drastique : toutes les pistes sont interdites sauf celles possédant un marquage à base de petites bornes avec le symbole « voiture ». Ce sont les pistes qu’emprunte votre roadbook.

-Enfin, la circulation est strictement prohibée pendant la nuit. Les touristes ne peuvent accéder au Parc Naturel qu’1h après le lever du jour et jusqu’à 1h avant la tombée de la nuit. Quant au bivouac, n’y pensez même pas !

-Drones : Leur usage est soumis à autorisation préalable des autorités du parc naturel et à autorisation des autorités militaires : autant dire qu’obtenir le droit d’utiliser son drone est un parcours du combattant ! Les avions de chasse volant en général à très basse altitude avant d’aborder le polygone de tir, la présence de drones sur leur trajectoire représente un réel danger. Un pilote de drone responsable d’une collision, s’exposerait à de graves problèmes qui risquent de dépasser une simple garde à vue ! Les personnes souhaitant solliciter une autorisation peuvent s’adresser au bureau du parc situé au bord de la route menant à Arguedas, pour se faire expliquer la procédure.